Publié le : 23 août 20216 mins de lecture
Par le passé, les entreprises souffraient du fardeau de l’absentéisme au travail. De nombreux travailleurs ne respectaient pas leurs horaires de travail, arrivaient en retard ou étaient régulièrement absents. Ce phénomène, qui a entraîné des pertes alarmantes ces dernières années, a désormais trouvé un substitut. En fait, une nouvelle tendance est apparue, qui est peut-être encore pire que la précédente : le présentéisme au travail.
De nombreux travailleurs se plaignent depuis longtemps de la difficulté de concilier vie professionnelle et vie privée. Emmener les enfants à l’école ou rendre visite à un membre de la famille malade sont des tâches prioritaires dont il faut tenir compte.
Les points de similitude entre le présentéisme au travail et l’absentéisme sont divers. Le manque de motivation, la frustration et les mauvaises relations avec les autres membres du personnel sont des facteurs étroitement liés à ces problèmes. La principale différence entre les deux est que dans le cas du présentéisme, le travailleur respecte son horaire de travail, mais se retrouve à consacrer une partie importante de ce temps à des tâches qui ne sont pas de son ressort.
Quelles sont les causes du présentéisme au travail ?
L’émergence du présentéisme au travail a été favorisée par la crise économique. La peur de perdre son emploi a poussé de nombreux travailleurs démotivés à ne jamais manquer le travail, même si cela signifiait des journées fastidieuses d’ennui et de frustration. Beaucoup d’entre eux prolongent leur pause déjeuner ou cigarette, utilisent l’internet à des fins non professionnelles, lisent ou même jouent à des jeux vidéo.
Dans une telle situation, les entreprises préfèrent établir des horaires de travail plus stricts et des sanctions exemplaires plutôt que de s’arrêter et de réfléchir. Le présentéisme au travail affecte non seulement la productivité de l’entreprise, mais aussi la santé des travailleurs eux-mêmes.
Le manque de motivation et d’objectifs peut conduire à une déception vis-à-vis de son travail, qui peut à son tour être à l’origine d’une éventuelle dépression. Il en va de même pour les employés qui se rendent au travail malgré leur maladie. Exposer ses collègues au risque de contagion n’est pas seulement inutile mais aussi dangereux.
Malheureusement, d’un autre côté, il existe aussi des entreprises qui obligent leurs employés à faire des heures supplémentaires non rémunérées, sous peine de menacer leur emploi. Ce comportement est honteux et répréhensible, mais le travailleur est obligé de l’accepter par crainte de représailles. Nous sommes donc confrontés à des situations dans lesquelles les avantages non éthiques prédominent plutôt qu’à une tentative de trouver des solutions alternatives pour optimiser le travail et les performances des travailleurs.
Existe-t-il une solution au présentéisme au travail ?
Une solution au présentéisme au travail existe, du moins pour une grande partie, mais elle ne passe certainement pas par des sanctions strictes ou une politique d’horaires rigoureux. Ces remèdes ne feront qu’accroître le stress, l’anxiété et la démotivation des travailleurs, qui mettront en œuvre de nouvelles stratégies pour s’en sortir malgré tout. En outre, les entreprises qui appliquent ces mesures courent le risque de sanctionner inutilement les employés réellement motivés, rendant leur travail plus difficile.
A l’opposé, nous trouvons des mesures concrètes qui veulent renforcer le feedback reçu par le travailleur, favorisant de bien meilleurs résultats que des politiques restrictives et sanctionnantes. Nous parlons de reconnaissance sociale, de groupe et individuelle. Si le travailleur sent que les autres apprécient le produit de son travail, que l’entreprise réagit à l’augmentation de ses performances et pas seulement aux retombées, il est plus facile pour la motivation de revenir.
Selon le poste et la responsabilité, un autre facteur qui peut avoir des conséquences positives est le fait que l’entreprise mette en œuvre des programmes visant à encourager la libre expression et la créativité des travailleurs. Dans ces cas, le changement est recherché au niveau de l’attitude, et non de la conformité à un ensemble de règles par peur. Plus le lieu de travail est agréable, meilleurs seront les résultats.
Assouplir les horaires de travail est également un bon moyen pour les familles de concilier leur vie professionnelle et celle de leurs enfants, ce qui a un impact direct sur la motivation des employés. Un lieu qui permet de concilier travail et famille, dans le paysage actuel, est sans aucun doute un avantage dont l’employé sera reconnaissant, surtout si aucune mesure n’avait été prise jusque-là.
Nous pensons que si l’employé se sent heureux et satisfait dans son travail (ou du moins atteint des niveaux minimaux dans ce sens), les changements positifs seront toujours plus importants. Il est bien plus judicieux de se concentrer sur les employés et de les aider en leur proposant des améliorations plutôt que de mettre en œuvre des politiques extrêmes. La sécurité et les soins de santé des travailleurs sont reconnus comme un droit des citoyens par l’Organisation mondiale de la santé, car l’insécurité de l’emploi peut causer des dommages irréversibles à la santé mentale et physique d’une personne.
